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Identification et données produits avec GS1
27 mai 2021 0

Dans toute entreprise de distribution qu’elle soit grand public ou s’adressant à des professionnels, le produit est au cœur des préoccupations. Depuis le sourcing jusqu’à la gestion des retours en passant par l’approvisionnement, la vente et la logistique, le produit marchand est l’objet de toutes les attentions. Au-delà de la valeur marchande du produit, une autre valeur est la donnée qui y est associée ainsi que la parfaite gestion de son identification et de sa circulation.

GS1, une entreprise à but non lucratif, basée à Bruxelles, vise justement à faciliter non seulement l’identification du produit et de ses informations mais également à permettre une traçabilité des flux logistiques. GS1 est présente dans plus de 100 pays du monde, et possède des antennes locales permettant de relayer les besoins spécifiques des entreprises.

Nous nous intéresserons dans cet article essentiellement aux aspects d’identification et de gestion des données produits.

L’identification produit

L’identification des produits est particulièrement visible sur tous les produits de grande consommation sous la forme d’un code barre. Ce code barre n’est qu’une représentation d’un identifiant sous une forme graphique interprétable par les douchettes de caisse. Il devient aujourd’hui également lisible par nos téléphones portables. Cet identifiant est le même quel que soit le distributeur. Mais comment cet identifiant peut-il être unique de par le monde ?

C’est GS1, qui fournit à l’ensemble de ses adhérents un numéro d’identification de produit. Le GTIN pour Global Trade Item Number, est réputé unique dans le monde. Plus exactement, GS1 fournit à ses affiliés une plage de GTIN qui est ensuite gérée par le constructeur/producteur du produit.

Le GLN

La définition d’un GTIN commence par la définition d’un GLN (Global Location Number). Le GLN permet d’identifier non seulement l’entreprise, mais également tous ses lieux de production, stockage, fournisseur d’information etc. Ainsi, par exemple, Coca Cola Corp aura besoin de bien plus de code GLN que le producteur de soda local. Le GLN est défini sur 13 chiffres et contient :

  • un préfixe entreprise, qui peut varier en fonction de la taille de l’entreprise,
  • un code interne,
  • une clé de contrôle.

Ce niveau de détail peut s’avérer peu utile sur l’identification du produit à proprement parler. Cependant, GS1 étant investi également dans les flux logistiques, on comprend l’importance de pouvoir identifier chaque organisation dans l’entreprise. Ainsi la traçabilité des données ou des produits est assurée.

Le GTIN

La composition du GTIN, en tout cas celle du GTIN-13 est faite également en 3 parties :

  • Un préfixe entreprise, le même que pour le GLN,
  • Un code définit par l’entreprise,
  • Un code de contrôle.

Outre le GTIN 13, qui est la plus communément utilisée, il existe également

  • GTIN 8, utilisé pour les produits de petites tailles comme les rouges à lèvres ou les stylos qui ne permettent pas d’apposer un GTIN 13
  • GTIN 12, spécifiquement utilisé aux états unis,
  • Le GTIN 14, utilisé pour les unités logistiques (Cartons, Palettes, etc.)

Le GTIN est maintenant devenu la norme en termes d’identification produit. Là ou avant, on pouvait trouver l’EAN (European Article Numbering en Europe), l’UPC (Universal Product Code aux Etats Unis), l’IBSN (Internet Blog Serial Number pour les livres), le JAN (Japanese Article Number) et bien d’autres méthodes d’identification plus ou moins locales.

Cette méthode d’identification est bien utile notamment pour les comparateurs de prix. En effet, ceux-ci qui se basent sur le GTIN pour s’assurer qu’ils comparent bien les mêmes produits.

Toutefois il arrive que des entreprise poussent l’identification du produit jusqu’à le spécifier en fonction de son lieu de production. Pour reprendre l’exemple de Coca-Cola, chaque canette de 33 cl est identifiée de manière différente selon son lieu de production. Un distributeur, comme Auchan, Carrefour ou Leclercq, travaille avec plusieurs fournisseurs différents ou un grossiste. Ce dernier s’organise avec plusieurs usines différentes pour fournir le volume attendu . Il arrivera que dans un hypermarché, on retrouve 10 références de canette de 33 cl de Coca-Cola pour un produit. Il semble être identique, mais sont cependant produit dans 10 usines différentes. Cela facilite le travail de traçabilité, moins celui des enseignes de la grandes distribution.

Données Produits

GS1 existe depuis 1974, et en est seulement à la version 3 de son modèle de donnée produit. Ceci révèle une bonne stabilité des modèles successifs. La version 3 existe depuis plus de 10 ans.

L’ensemble de ces informations sont diffusées sur un réseau : le GDSN (Global Data Synchronisation Network), Chaque affilié est alimenté en données lors des modifications de fiches produit auxquelles il est abonné.

Les données sont structurées autour d’un Core Model commun à tous les produits. Elles permettent notamment de décrire les unités logistiques (Cartons, palettes, etc.), auquel on ajoute plus de 70 modules ayant chacun une finalité particulière (Mesures diverses, dangerosité, marketing, description, consommation énergétique, etc. ).

Selon la nature du produit, l’un ou l’autre des modules sera utilisé pour décrire le produit. Ainsi un produit « d’Hygiène et Beauté » sera couvert par presque 50 modules permettant de décrire des éléments spécifiques. Par exemple, les certifications, les substances contrôlés mais également les piles et accus utilisés dans les produits électriques comme les épilateurs.

Produits simples

Un produit dit « simple » sera donc déjà décrit par un nombre de données important qui devrait lui garantir une description complète. Pour autant, certaines informations ne sont pas présentes dans le Core Model. Il sera alors possible d’utiliser des AVP (Attribute Value Pairs), positionnés à des endroits précis du modèle. Ces attributs sont dé-normalisé en Clé-Valeur, voir Clé-Valeur-Code. Le code peut correspondre à une unité de mesure ou à une langue. Cette extension de modèle permet d’ajouter des informations qui pourraient par la suite être reprises dans le Core Model de GS1.

Un produit peut varier dans le temps. La recette de vos raviolis en boite peut avoir subi une modification.
Soit la recette a juste subi une modification mineure comme la modification de la teneur en sel, ou l’utilisation d’une viande légèrement moins grasse que dans la recette originale. Dans ce cas on crée une variante du produit. La fiche fait alors apparaitre les 2 variantes de manière à conserver la traçabilité.
Soit la recette a changée de telle manière que le gout peut en avoir été altéré. Dans ce cas il faut créer un nouveau produit, et donc un nouveau GTIN.

La richesse et la souplesse du modèle permet donc une description des produits la plus complète possible.

Produits complexes

Il existe cependant des produits plus complexes. Par exemple, les climatiseurs split comportant une partie intérieure et une partie extérieure ou les Home cinéma. Chacun des composants du produit possède ses propres caractéristiques en termes d’encombrement, poids, bruit, consommation énergétique, technologie, etc.

Le modèle produit de GS1 a prévu cette spécificité en permettant d’introduire la notion de « components ». Chaque composant est alors identifié et des caractéristiques spécifiquement associées. Ainsi, il y aura une description globale (ex : Home Cinema 5.1, Puissance totale, consommation annuelle en veille). A ceci s’ajoutera des caractéristiques par composant (ex : Enceinte arrière, 10x5x7.5, puissance 10W, etc.).

Cette notion ne doit pas être confondue avec des accessoires qui pourraient être inclus dans le packaging du produit; Ces derniers se retrouvent décrits dans une autre partie du modèle.

Poids Variables

Nous avons évoqué la règle « un produit, un GTIN » , Mais, qu’en est-il des produits comme la viande pour lesquels il est difficile d’avoir un poids identique quel que soit la pièce ?

Et bien, il existe la possibilité de créer un GTIN variable qui s’adapte au poids et à la taille de l’achat. Le producteur utilise alors une partie du code GTIN produit pour identifier le produit en tant que tel. Il utilise une seconde partie pour y inscrire le poids effectif du produit. La caisse n’a alors plus qu’à faire le calcul du prix en fonction du prix au poids et du poids effectif.

L’unité logistique comme produit

Il n’est pas rare d’avoir dans le rayon des boissons des packs de bouteilles, qui par raison de commodité ou d’économie, ont été ouvert par les consommateurs pour en récupérer une seule. C’est autorisé dans une certaine limite, celle de l’identification du produit. La bouteille possède son propre GTIN, tout comme le pack. Cette règle ne s’appliquera pas, par exemple, à un lot de 4 Yaourts qui ne peut être vendu séparément.

Pour ces produits composant/composés, il existe un lien entre les références de manière à ne pas avoir à décrire le même produit 2 fois. Ainsi, la bouteille est contenue dans un pack. Le pack fait partie d’un lot plus important : la palette ou la demi-palette. Car effectivement la palette de bouteilles d’eau minérale doit pouvoir être identifiée tout comme un produit à part entière. Et ce, à partir du moment où il n’existe pas de variation du produit lui-même. Il en est de même pour les displays, ces présentoirs généralement cartonnés, qui contiennent une quantité précise de produits.

Quelques alertes tout de même

GS1, outil BtoB, pas BtoC natif

Il faut tout de même rappeler que le modèle de données GS1 est avant tout un outil d’échange BtoB et non BtoC. GS1 propose également des modèles EDI permettant d’échanger sur la contractualisation, les variations de prix d’achat ou les rappels.

Le modèle est donc très riche et extensible et apporte beaucoup d’informations sur le produit. La tentation est donc grande de vouloir exploiter le modèle de données GS1 pour renseigner les informations des produits affichées en magasin, sur les catalogues, et sur le web sans autre forme de procès.

Les fabricants/producteurs ne sont pas responsables des attributs affichés sur les différents supports et encore moins des facettes de recherche. Ainsi, même si le distributeur est affilié au GDSN, il sera nécessaire que les distributeurs « traduisent » les informations fournies dans le modèle de présentation vers leurs propres attributs. Des équipes doivent donc lire le contenu de la fiche GDSN et ressaisir ou compléter les informations de la fiche produit distributeur (web par exemple) pour en compléter le contenu.

De plus, d’un point de vue purement marketing, si chaque distributeur ne faisait qu’utiliser les données du GDSN, cela aurait pour effet une uniformisation des fiches. Il n’existerait plus aucune différentiation concurrentielle en terme de présentation.

Attention aux variations par pays

Un autre point d’attention se situe sur l’organisation même de GS1. Même si il existe un Core Model partagé par l’ensemble des pays, chaque succursale a la possibilité d’étendre le modèle selon les besoins locaux ou de mettre en place des règles de gestion particulières.

En effet, les législations locales peuvent poser des contraintes spécifiques sur la validation des informations. Parmi elles, on trouvera par exemple l’utilisation des AOC (Appellation d’origine contrôlée), IGP (Indication Géographique Protégée) en France et en Europe qui ne sont pas acceptés aux Etats Unis.

Concernant le modèle, il arrive que des pans entiers du modèle soit en expérimentation sur des pays, puis généralisé sur le Core Model. Ainsi, quand ces modèles rejoignent le Core Model, il est nécessaire de modifier les systèmes d’alimentation en données de manière à faire correspondre les nouveaux attributs avec les bons systèmes cibles.

Enfin les données produites et diffusées le sont par rapport à un marché défini sur un ou plusieurs pays. Ainsi la fiche GDSN d’un produit pourrait se voir renseignée différemment si elle est diffusée en Europe ou aux Etats Unis.

En conclusion …

 Vous l’aurez compris GS1 apporte un réseau, une structure et un cadre d’utilisation autour des données produit . Ce système complexe demande une connaissance approfondie du Core Model et de ses modules. L’expertise en la matière est prisée des entreprises en raison de la complexité du sujet. Notamment recherchée en raison de l’extension importante de l’utilisation de GS1, particulièrement dans le Retail.

Pour autant, GDSN reste un système d’interopérabilité BtoB permettant de faire dialoguer les fabricants et les acheteurs tout domaine d’activité confondu, de la vente de gomme à celle des pièces et composants dans l’industrie ferroviaire.

Pour tout besoin d’informations complémentaires sur le sujet GS1, n’hésitez pas à nous contacter pour approfondir votre besoin.

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